29 janvier 2015 - La campagne et ses paysans

La campagne est aujourd'hui associée à une foule de mots (paysan, agriculture, agronomie, vacherie...) dont il peut être amusant de regarder les origines...

La campagne (« campaigne ») était, au début de la renaissance, une « vaste étendue de pays plat et découvert » et « battre la campagne » signifiait la parcourir pour faire lever le gibier (privilège exclusif des nobles). Dans cette campagne, habitaient les « païsants et les païsantes ou païsandes » qui cultivaient la terre.

Si malheureusement, celle-ci produisait peu, elle créait des « pauvres » (du latin « paucus », peu, et « parere », enfanter, appliqués au départ à une terre ou à du bétail peu productifs). L'association était évidente puisque les latins basaient la richesse sur la culture et le bétail. D'ailleurs, « pecunia » (l'argent en latin) venait de « pecus », le bétail. Nous avons gardé le sens monétaire mais le français moderne l'a dissocié de la production agricole !


L'agriculture vient également du latin, « agricultura », la culture de la terre. Cela nous paraît logique. En revanche, l'agronomie est issue du grec (« agros », le champs et « nomos » la tradition). C'était à l'époque la charge du magistrat préposé à l'administration rurale, ou l'inspecteur chargé de la police des campagnes ! Peu à peu, le terme a quitté la justice pour la science.


L'agroécologie est beaucoup plus récente. Le zoologiste et biologiste allemand E. H. Haeckel (XIXè s.) créa le terme ökologie sur des racines grecques (« oikos », la maison et « logos », le discours associé au savoir). Puis, en 1928, un agronome (un scientifique, pas un magistrat !!) américain, Basil Bensin, juxtaposa agronomie et écologie.


L'origine du mot élevage est évidente : faire lever, élever. Il s'applique aisément au bétail depuis des siècles. En français cadien (de Louisiane, ex-province française aux États-Unis), on l’appelait « la vacherie ».

A la fin du XIXè s., apparaît une autre signification de la vacherie : une « manière d'agir animale, c'est-à-dire dépourvue de la raison qui caractérise l'homme » et pourtant un proverbe chinois dit que « la bouse de la vache est plus utile que les dogmes : on peut en faire de l'engrais » !



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